Abstract
Ce chapitre exmaine deux romans presque oubliés du début des années 1920 qui traitent du souvenir d’un combattant mort. Les deux romans s’inspirent de l’écart qui s’est établi entre les sexes dans les romans de guerre ('Le Feu', 'Les Croix de bois', etc.) où la femme paraît légère, insouciante et même indifférente devant la souffrance du combattant. Dans les romans de Schlumberger et de Dorgelès, le souvenir d’un mari qui est mort à la guerre s’installe au cœur d’un nouveau couple (la veuve et un ancien combattant) qui s’est formé à la suite de la guerre. Les deux couples s’engagent ensuite dans une lutte autour du souvenir du défunt, la veuve exigeant chez Dorgelès le droit à l’oubli, chez Schlumberger le droit à un souvenir paisible et d’avant-guerre de son mari, alors que l’ancien combattant exige un souvenir qui honore le sacrifice et la souffrance (chez Dorgelès) ou qui insiste sur la virilité militaire du défunt (chez Schlumberger). Dans les deux cas, le nouveau couple est déchiré par le rapprochement qui est effectué entre l’ancien combattant et le combattant mort. Ce chapitre traite de l’écart que le souvenir des morts crée entre les sexes à travers ce conflit, mais surtout de la façon dont ces deux romans contribuent à un souvenir complexe et polyphonique de la guerre à une époque ou la parole de l’ancien combattant semblait dominer le souvenir français.
Translated title of the contribution | Guerre du souvenir et guerre des sexes. 'Le camarade infidèle' de Jean Schlumberger et 'Le réveil des morts' de Roland Dorgelès |
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Original language | English |
Title of host publication | La Grande guerre: un siècle de fictions romanesques |
Editors | Pierre Schoentjes |
Publisher | Droz |
Pages | 263 - 274 |
Number of pages | 11 |
ISBN (Print) | 9789070489168 |
Publication status | Published - 2008 |