Abstract
Cet article explore les représentations et les expériences vécues de l'université Cheikh Anta Diop. L'UCAD abrite des connaissances « disciplinées » fondées sur des idées de développement national. Cette université produit également des formes multidirectionnelles de connaissances et de solidarité issues du travail et de la production culturelle des étudiant.e.s. Nous examinons la signification symbolique de Cheikh Anta Diop sur le campus qui porte son nom depuis 1986. Son œuvre incarne une vision décoloniale et panafricaine, à savoir, celle d'une Afrique libérée de la tutelle coloniale et portée par la jeune génération. Cette perspective se matérialise sur le campus au travers d'hommages visuels, musicaux et intellectuels. Cependant, les publications de Diop font rarement parti du curriculum académique. Dans la seconde partie de l'article, nous discutons des représentations narratives qui compliquent l'espace du campus et sa promesse diopienne d'un futur africain. Le déficit infrastructurel, des valeurs conservatrices et des inégalités genrées trouvent leur expression au travers du roman de Mohamed Mbougar Sarr, De purs hommes, et des films produits par le collectif étudiant Ciné-UCAD. Nous mettons l'accent sur la créativité et les temporalités enchevêtrées qui se confrontent aux stratégies institutionnelles, remettant en question le rôle social de l'enseignement supérieur.
| Original language | French |
|---|---|
| Pages (from-to) | 305-323 |
| Number of pages | 19 |
| Journal | Journal of African Cultural Studies |
| Volume | 36 |
| Issue number | 2 |
| DOIs | |
| Publication status | Published - 25 Jun 2024 |