Abstract
On considère communément que ce qui distingue la science-fiction des autres genres de l’imaginaire, c’est le statut dominant qu’elle accorde à la science, comme semble le suggérer le nom même du genre. On y oppose les mondes de la fantasy, où règneraient par opposition le surnaturel et la magie, ou celui de l’étrange, royaume des phénomènes irréductibles à l’explication rationnelle. Pourtant, quand on y regarde de plus près, de nombreuses œuvres défient cette classification grossière : si pour certaines d’entre elles existe un accord global sur leur inclassabilité, d’autres comme Star Wars font l’objet de débats aussi passionnés que répétitifs. Répétitifs en effet, car souvent ces débats sont menés en marge des communications qui portent toujours sur d’autres objets que cette question classificatoire prise pour elle-même.
Cette problématique invite à s’intéresser à la façon dont la science est représentée dans des œuvres à l’appartenance de genre indiscutée que sont Buffy the Vampire Slayer et Harry Potter. Ces deux sagas, particulièrement intéressantes à comparer, démarrent en effet la même année (1997) et se poursuivent année après année (jusqu’en 2003 pour Buffy et 2007 pour Harry Potter) avec un certain nombre de traits communs : il s’agit de suivre l’évolution d’un héros et de son groupe d’amis qui, tout en étant à l’avant-garde de la lutte contre le mal, poursuivent une scolarité secondaire, avec toutes les expériences plus personnelles auxquelles cette période de la vie est associée. Or si ces deux univers fictionnels relèvent indubitablement du genre de la fantasy, ils sont ancrés dans le monde réel contemporain, à savoir un monde où la science et la technologie existent et ont un impact sur celui-ci, cet élément étant d’autant plus prégnant du fait de son contexte scolaire, c’est-à-dire justement un lieu où la science est enseignée dans ses différents aspects. L’objet de ma communication serait alors d’examiner comment la science, tant dans ses contenus et ses méthodes que son « esprit » ou ses produits est représentée dans ces sagas de fantasy scolaire, et quelle incidence cela a sur les distinctions classiques de genre. Outre la littérature théorique rappelée dans l’appel à communications (Todorov, Suvin, Saint-Gelais), devraient aussi être convoquées des références plus spécifiquement philosophiques quant à la définition de la science (Platon, Ménon ; Aristote, Métaphysique ; Bachelard, Le nouvel esprit scientifique) ainsi que des expériences pédagogiques d’enseignement des sciences qui ont été paradoxalement menées à partir d’Harry Potter.
Translated title of the contribution | Science et esprit scientifique dans Buffy the Vampire Slayer et Harry Potter |
---|---|
Original language | English |
Title of host publication | Poétique du merveilleux : fantastique, science-fiction, fantasy |
Publication status | Published - 29 Nov 2012 |
Bibliographical note
Name and Venue of Event: Colloque CERLI 2012, Université d'Artois, Arras, FranceConference Organiser: Anne Besson & Evelyne Jacquelin
Other: 29-30/11/2012